ATELIER D'ECRITURE : Coup de cœur du mois de juin
Cet atelier vous est proposé par Luc Ledécroissant
Bonjour à tou(te)s, chers Petits Colibris de mon coeur,
Le thème du mois de juin nous était proposé par Marc Servus :
"La (Gay) Pride 2020, d'autant que cette année, comme vous le savez, c'est râpé. Donc voici le thème : imaginez la Pride 2020, soit en piochant dans vos souvenirs, soit en vous laissant aller. Mais 2020, ça peut être aussi dans un autre pays, un autre continent ou... une autre dimension ! Une autre terre, comme une terre jumelle... une autre planète et pourquoi pas une autre galaxie ? La seule contrainte, c'est... une Pride 2020"
Voilà, sous la forme d'une Gazette le récit de ce "coup de cœur" annoncé.
And the winner is
Je ne suis pas très porté sur les “concours” et autres manifestations où l’on doit faire un choix entre untel(s) et unetelle(s). Mais il paraît que “Ne pas choisir, c’est encore choisir” selon un certain Jean-Paul Sartre. Alors à tout prendre, j’ai dû choisir.
C’était pour ce groupe d’écriture auquel je participe avec grande joie... celle d’écrire, et bien entendu... lire.
Voilà comment s’est déroulée la réunion du jury mononominal.
Je venais de publier ma Gazette du jour. Après avoir préparé une nouvelle édition d’un ouvrage pour adultes consentants sur des poésies grivoises, pour ne pas dire pornographiques des xviieet xviiie siècle.
— Aaaargh ! Zut, je dois me réunir, me dis-je à moi-même, puisque je n’avais personne d’autre à qui le dire.
— Alors, voyons ça, me répondis-je.
— Nous avons donc, tout d’abord, et uniquement dans un ordre chronologique pour le moment :
Le 3 juin, Luc Ledecroissant a écrit une nouvelle avec un Tuk tuk, pas en plumes... mais plutôt bien monté... sur roues. Une belle vision écoloprogressiste d’une pride responsable, joyeuse et colorée.
— Ah mais alors c’est lui qui remporte les lauriers ? m’enquis-je personnellement.
— Ben non ! C’est extra, mais faut laisser la place aux autres ! Luc a déjà eu les honneurs... Au fait, dis ? T’as pas un peu de ménage à faire au lieu de m’enquiquiner ?
— Okay okay... cooool !
Je suis allé un peu fumer dehors, histoire de détendre l’atmosphère.
— Bon, ensuite, le 7 juin, David Roux nous a offert un conte gay qu’il a titré : “David through the looking glass or The fantasy pride”. Procession joyeuse... carrollienne dans son ambiance. Et un clin d’œil appuyé à l’un des grands militants de l’ère Thatcher.
— Alors c’est lui que tu vas couronner ?
— Il est dans les starting-blocks, mais il y a de la concurrence ! En tout cas, c’est un bel effort d’écriture...
SHPAF ! Une mouche vient de passer ad patres... faut pas venir me titiller quand je suis dans la mélasse d’un choix qui s’avère être un véritable nœud gordien. Je vais prier pour son repos en allant fumer quelques taffes... et je reviens.
— Alors ? La suite ?
— Ouaip Ouaip, deux secondes !... Bon, on a eu le 8 juin un feu d’artifice de Mésange Bleue avec son texte : “Sœur Marie-Binette des Cucurbitacées” évocation foisonnante d’une marche heureuse et universelle par ses personnages... notamment les Sœurs de la perpétuelle indulgence.
— Un bel hommage !
— J’acquiesce, d’autant que j’ai un faible pour les “furieuses” déjantées.
— Alors c’est elle que tu choisis ?
— Écoute-moi bien... tu vas pas me poser la question à chaque fois ?
— Ben... bon bon... je me tais.
— C’est ça ! Donc, ensuite, le 13 juin, c’est un “passager clandestin”, le sieur Charles qui nous a déridés avec sa... Zoophile pride. Histoire abracadabrantesque et dingue. Drôle et iconoclaste.
— Non, non, je dis rien...
Je me regarde moi-même avec un œil moqueur.
— Le lendemain, 14 juin, c’est Remi Lautre, passager clandestin aussi, qui d’un court poème, résume à lui seul la raison même de nos marches annuelles pour conclure par la “promesse de tous les possibles”.
— Il y en a encore pour longtemps, là ? Il est midi...
— On mangera tout à l’heure !...
Je continue après cette interruption de moi-même par moi-même.
— ...donc, c’est le 18 juin qu’un toujours passager clandestin, Fleurbleuepassibleue a fait publier sa nouvelle : “Gay Pride de l’an 20 du 21esiècle”. C’est délicieusement en prise avec le réel de nos semaines, pour ne pas dire, nos mois passés. La chanson finale, sorte de nouvel appel... “Pour le triomphe de l’amour !” Fin, joyeuse et optimiste.
— Là tu le tiens ton lauréat ?
— Pas encore, pas encore... aucun choix à ce stade, car le 19 juin, c’est de nouveau Charles...
— Le passager clandestin ?
— Arrête de m’interrompre, me criais-je dessus...
J’en profite pour aller bouder en fumant encore un peu de mon cigare sur la terrasse.
— Donc Charles, avec “Révolution”, nous fit rêver d’un mouvement insurrectionnel dans un pays imaginaire... de l’est. Une révolution elgébété en hommage aux persécutés de ces pays arrièrés.
— Eh bé ! T’y vas pas de main morte, toi.
— Faut ça !... bon, ensuite, le 21 juin, c’est Patrick Helle et son “Manifeste du vieux schnock”, qui fait son coming-angry avec une délectation de schtroumpf “pas content”, mais avec ce je ne sais quoi de bonne rébellion qui redonne son kilo de pêches.
— C’est dur quand même, non ?
— Ouaip, mais ça fait du bien quelquefois !
— On a presque fini là ?
— Presque, presque... le même jour, Luc Ledecroissant nous remet une couche de gaytitude à la mode écolo, en grand organisateur d’une Marche des fiertés exubérante et doucement folingue.
— T’as vu qu’il cause d’Épinac ?
— Oui, me souris-je... Pour terminer cette évocation, deux textes sont arrivés le 27 juin. Le premier, un poème de Daniel GB : “Juin canicule”...
— Qui rime avec...
— Bidule ?... soyons sérieux, tu veux ! Daniel, s’est lâché dans une poésie presque automatique, laissant aller les mots sur ses émotions... ça donne quelque chose d’étrange et pourtant moins abscons qu’il n’y paraît.
— Comme quoi, la poésie, c’est pas que les petites fleurs et les bons sentiments.
— Absolument. Et c’est souvent pas simple. Je finis, tu permets ?
— Oui oui, d’autant qu’il est presque treize heures !
— Oui oui, je sais... donc le dernier texte reçu, est signé du dernier louveteau du groupe... Ralph Waller, avec “Le beau spectacle”, poésie en rimes libres, à la musique haletante et un rien égrillarde.
— Bon ! Enfin ! Alors ? Hein dis hein ? Qui c’est qui que tu vas nommer comme ton “coup de cœur” parmi tous ces textes que tu viens de présenter ?
— Tout d’abord, parce que je souhaite faire un coup de chapeau au travail de David Roux, j’aimerai lui attribuer un... satisfecit amical. Ensuite, un grand merci à tous les participants à ce thème du mois de ce groupe d’écriture.
— And the winner is ?
— Seconde !
— Nan, mais j’ai la dalle !
— Bon... donc mon coup de cœur va à...
... Fleurbleuepassibleue pour ce texte : “Gay Pride de l’an 20 du 21e siècle” un tantinet mélancolique, représentation d’un rite revendicatif dans un temps qui n’est plus celui de nos aînés, mais bien celui de ce nouveau siècle... avec ses propres problèmes, ses propres espoirs.