Compte rendu de la réunion du club de lecture du mardi 4 février

Voici le compte rendu de notre dernière réunion où étaient présent.e.s :Annie que nous avons revue avec plaisir, Dominique, Romain, Jean Alain, Bernard, les deux Jean Pierre, Yves, Michel, Patrick, Jacques et Fari qui venaient pour la première fois au club.

La première partie a abordé un sujet d'actualité à la fois littéraire, judiciaire et sociale mais très pesant , la pédophilie avec l'affaire Matznef et l'ouvrage de Vanessa Springora dont l'une ou l'un d'entre nous pourrait parler un jour.

Michel nous a entretenu d'un auteur Tony Duvert , défenseur et théoricien de la pédophilie dont l’œuvre avait eu une diffusion confidentielle et aujourd'hui oubliée. La conclusion de sa présentation, nous a ramené à la notion de consentement qui a bien été éclairée par le livre récent de Vanessa Springora et le procès de Bernard Preynat entre autres. Elle permet de critiquer à juste titre les pratiques de Tony Duvert qu'il a tenté de justifier en évoquant le caractère adulte de la sexualité des enfants. Il y a toutefois dans son analyse des potentiels de l'enfance hors des chaînes éducatives des adultes, un aperçu des développements qui se sont produits par la suite avec les combats autour de l'identité de genre.

En utilisant l'article d'Anne Chemin paru dans Le Monde, j'ai retracé une brève histoire de la question pédophile depuis le XVIIIème siècle. L'opinion qui avait longtemps fait preuve d'indulgence pour ne pas dire de connivence s'est retournée et considère les agresseurs sexuels comme l'incarnation de la figure ultime du mal Les explications sont à trouver dans les nouveaux rapports aux enfants, aux autres, au mal des sociétés occidentales depuis le XIXème siècle et dans le combat des Féministes contre le pouvoir masculin.

Jean Pierre a lu pour nous Chroma un livre de Derek Jarman créateur prolixe dans de nombreux domaines, le cinéma où il était réalisateur, scénariste, acteur, monteur , certains de ses films sont passés à la postérité comme Caravagio et Sebastian dont les dialogues sont en Latin, metteur en scène de théâtre qui avait opté pour une esthétique queer, peintre, chorégraphe jardinier avec sa réalisation dans le Kent à la fin de sa vie en 1994 et enfin écrivain dont l'ouvrage Chroma est une réflexion sur la perception des couleurs , l'histoire des couleurs et leur symbolique poétique, chorégraphique et homosexuelle.

Jean Alain nous invite à la lecture de Rémanences de Jonathan Gillot, thrillers où se mêlent l'étrange et les principes de la physique quantique.

Yves avait apporté un livre de Christophe honoré "Ton père" dont l'intérêt tient à ce qu'il a été plus difficile pour lui d'être père que d'être gay, être gay est aujourd'hui admis mais pas d'être un père gay ce qui amène cependant à la question : les gays sont-ils suffisamment sérieux pour être pères?

Romain a été enthousiasmé par le livre de Paolo Cognetti :"Le Garçon sauvage" livre très autobiographique d'un homme qui revient dans la résidence de vacances de sa jeunesse, qui "recherche ses racines" tout en essayant de s'en détacher , qui a une vision de la montagne personnelle loin de tout cliché romantique.

Dominique pour terminer nous a lu quelques passages de l'Anthologie de la fessée et de la flagellation d'Alexandre Dupouy, curieux d'y trouver des sommités de la littérature.

Merci à toutes et à tous. Patrice